Le premier pas est plus important que la marche

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Un enfant de quatre (04) ans, le pas habile, marchant et courant dans tous les sens dans une cour de récréation avec ses camarades, a déjà oublié toutes les difficultés de ses premières heures de marche. Même comme quelques cicatrices de blessures et d’écorchures jalonnent ses jambes, il a oublié ses premières hésitations, le pas lent et non assuré, la peur à chaque fois que le pied rencontre un surmontement de terrain ou d’obstacle indéfini, l’équilibre qui ne tenait pas et qui obligeait à ne se déplacer que dans des zones dotées de multiples appuis, les nombreuses chutes, les pleurs et parfois même des fractures.

Qui se rappelle de cela une fois que la marche devient “naturelle” ? C’est comme si nous marchions depuis que nous sommes nés. Ce qui est déjà acquis s’oublie facilement. Non seulement on banalise cet acquis, mais on oublie tout le chemin et les épreuves qu’il a fallu pour obtenir, avoir cet acquis. Parfois, c’est nécessaire d’oublier pour passer à autre chose, ambition oblige. Parfois aussi, c’est nécessaire de penser, de se remémorer ce chemin pour surmonter une difficulté qui se présente à nous.

Cela faisait plus de six (06) ans que j’avais ce blog en projet. Je cherchais la bonne plateforme où je pouvais héberger mon blog. Blogger ou WordPress ? Je ne me décidais pas et le temps passait. Je cherchais un titre pour mon blog, assez original pour accrocher. Et le temps passait. Je cogitais sur le sujet ou le thème sur lequel je devais écrire mes articles, aussi passionnant qu’il pouvait attirer du monde. Et le temps passait. Je jugeais les modèles graphiques proposés dans les plateformes gratuites de blog tellement ternes…Ce qui me poussait à chercher des thèmes graphiques plus présentables et professionnels. J’envisageais même de me former au web design, HTML ou CSS. Et le temps passait. Je passais mon temps à lire les expériences d’autres blogueurs, leurs succès, échecs et erreurs. Pour démarrer en trombe et éviter facilement les embuches. objectif zéro pour le taux d’erreur. Et le temps passait. Je cherchais la méthode originale, unique, exceptionnelle,… pour faire grandir un blog. Et le temps passait.

En réalité, j’étais atteint par le perfectionnisme. Tout le monde cherche à donner le meilleur de lui-même dans un projet, à obtenir quelque chose de parfait dans une œuvre, d’original, de professionnel. En bref, quelque chose d’excellent. Seulement, on peut tomber dans le piège à trappe de la perfection : une bouche sans fin où vous cherchez toujours à corriger les petits détails, ce qui amène un projet à s’éterniser et à mourir à l’état embryonnaire. Dans cette boucle là, les raisons ne vont jamais manquer :

  • Le bon moment pour se lancer,

  • Les moyens adéquats pour se lancer,

  • La méthode révolutionnaire pour agir,

  • … etc.

Il y aura toujours une raison pour attendre.

C’est cette situation que je vivais et à chaque fois, je repoussais la création du blog, estimant n’être pas assez mature ou les conditions n’étant pas réunies pour créer un blog. Et le temps passait. Suffisamment et assez pour qu’un jour, mon corps ankylosé ne se réveille du sommeil léthargique doublé d’une anesthésie mentale… Les mots ne sont pas assez durs pour traduire ce difficile temps de passage à l’action. Plus de six (06) ans. En fait, c’est une subite prise de conscience qui masquait un doute sur ma capacité d’action qui m’a amené à créer ce blog et à fixer une cadence journalière pour la publication de contenus dans le blog. Un article par jour. Objectif très élevé quand on commence. A trop attendre, j’ai voulu me rattraper en fixant des objectifs très hauts.

Au début, cela me paraissait très difficile à atteindre. Un article par jour. Comment faire pour éviter de copier ou “plagier” d’autres articles sur le Web. Ce n’est pas facile de produire quelque chose d’original chaque jour. Vous devez avoir plusieurs sources d’informations, recouper vos sources tous les jours, sélectionner les meilleurs, faire un travail d’analyse et de synthèse et vous mettre à écrire. Tout cela doit être en rapport avec la thématique de votre blog. Pour avoir été au charbon depuis plus de trois (03) mois, je peux vous assurer que c’est tout sauf facile. Si par hasard, vous avez des obligations professionnelles (un emploi) et/ou une famille, vous allez vous en mordre les doigts.

Mais je suis surpris que, contre vents et marées, je tiens encore aujourd’hui. Le timing journalier, bon an mal an, est respecté. De plus, l’écriture est plus facile au fil du temps. Le temps de blocage devant la page blanche se réduit. En un mois, je peux m’allouer une semaine de répit, une semaine sabbatique mais les trois autres semaines reçoivent leur dose quotidienne d’articles. Alors, pourquoi je ne m’étais pas lancé plus tôt ?

Si j’avais pris la peine de me rappeler mes premiers pas de marche, marche mal assurée et brouillonne, je me serais lancé sans hésiter. Si j’avais fait un flash de tout le chemin parcouru du premier pas à la marche, voire à la course, je me serai lancé. La démarche assurée d’aujourd’hui a commencé par le pas mal assuré d’hier. Le processus est assez simple :

  • On commence par un pas mal assuré : on cherche à bouger les pieds, à imiter comment nos ainés marchent. On pense que cela se limite juste à une position verticale du pieds. Une fois la position verticale trouvée, on constate que les pieds en position verticale doivent soutenir le poids du haut du corps. Soutien qui n’est pas sollicité en position assise puisque le bassin et les fesses assurent. Cette situation nouvelle crée un déséquilibre.
  • La recherche de l’équilibre : on cherche l’équilibre entre le haut du corps et le bas du corps. On fait quelques pas en s’aidant de supports qu’on trouve ça et là, recoins des murs, tables, chaises, bras et vêtements de frères, sœurs, parents… On apprend petit à petit à diminuer notre temps de sollicitude d’un point d’appui. Petit à petit, on cherche carrément à éliminer la nécessité de point d’appui. Commencent les chutes, les blessures, écorchures et même fractures car on constate bien qu’il faut non seulement maitriser l’équilibre de notre corps mais que cela est fonction du sol. L’équilibre sur un terrain plat et sur une pente, ce n’est pas la même chose.
  • Du pas à la marche : Ici, il faut définir une cadence, tenir compte de l’environnement, savoir évaluer les risques et surtout réapprendre à marcher avec des chaussures puisqu’on constatera assez vite, par de nombreuses blessures, que le plat de notre pied n’est pas invincible.
  • De la marche à la course : La course nécessite une intériorisation de l’environnement. Il ne faut pas seulement voir, mais anticiper. De plus, tout le corps est sollicité dans la course. Il faut de l’énergie, du souffle aussi. Il faut apprendre à bien respirer. A gérer les phases d’accélération, de décélérations…etc.

Ce processus n’est pas exhaustif et la science peut proposer un schéma plus élaboré. Seulement, j’ai voulu mettre en relief tout ce qui est parfois nécessaire pour atteindre ce qu’on peut comparer à la perfection. Tout ne s’apprend pas une seule fois, en une seule fois. A chaque étape suffit sa peine. Si vous n’aviez pas commencé pas à lire des syllabes plus jeune, en maternelle, vous n’alliez pas lire des mots plus tard. La rapidité avec laquelle vous débitez les mots vous a fait oublier toute la peine que se donnaient vos enseignant(e)s de maternelle pour une simple syllabe.

Maintenant que mon blog a plus de 75 articles publiés au compteur et que la rédaction d’articles me pose de moins en moins de problèmes, ou du moins devient de plus en plus “naturelle”, je peux envisager héberger mon blog ailleurs. Je peux envisager le doter d’un nom de domaine propre, mettre à jour mon thème graphique, affiner mes sujets de recherche ou créer un autre blog sur un thème jugé porteur. Avec toute l’expérience acquise, ce nouveau blog va croitre plus vite.

L’enfant qui cherche à marcher vise le mouvement. Il veut déplacer son corps d’un point spatial à l’autre. Ce n’est pas la plus belle chaussure du monde qui l’aidera. Ce n’est pas le sourire de sa mère qui l’aidera. Ni autre chose. Mais sa volonté d’être mobile. Et surtout, la volonté de faire le premier pas. Une fois le premier pas fait, le cycle est lancé. Si je n’avais pas publié mon premier article le 23 Juin, je n’en serai pas aujourd’hui à 75 articles. Il faut fuir le perfectionnisme, c’est un frein à l’action. Si vous voulez terminer un projet, faites le premier pas. Vous allez forcément le finir.

Le premier pas est plus important que la marche.

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